Sommet pour l’Action sur l’IA – Paris 2025 : Madagascar engagé pour une intelligence artificielle éthique et inclusive

Le Sommet pour l’Action sur l’Intelligence Artificielle (IA), qui s’est déroulé à Paris les 10 et 11 février, a vu la participation de Madame Stéphanie Delmotte, Ministre du Développement Numérique, des Postes et des Télécommunications, en tant que représentante de Madagascar. Ce rassemblement de grande ampleur a réuni des dirigeants d’État, des experts et des acteurs du numérique pour concevoir un cadre mondial de gouvernance de l’intelligence artificielle.

En marge de ce sommet, Madagascar a activement contribué à l’atelier « L’engagement africain dans la gouvernance mondiale de l’IA », dont l’objectif était d’identifier des moyens concrets de renforcer et de faciliter l’engagement africain dans la régulation de l’IA. Cet échange stratégique visait aussi à encourager l’adhésion des pays africains à la Convention-cadre du Conseil de l’Europe sur l’IA, afin d’instaurer un développement harmonisé, sécurisé et respectueux des droits fondamentaux.

Durant son intervention, Madame la Ministre a rappelé que « l’IA est en train de redessiner complètement nos économies, nos sociétés et notre avenir », insistant sur la nécessité pour les pays africains, et Madagascar en particulier, d’être pleinement impliqués dans la gouvernance de cette transformation. Elle a souligné que le développement du numérique à Madagascar repose sur trois volets fondamentaux : collecter la donnée, traiter la donnée et sécuriser la donnée, éléments essentiels pour structurer une intelligence artificielle inclusive et efficace.

Avec un secteur numérique représentant 18% de croissance économique, une couverture réseau mobile en constante expansion et une jeunesse avide de nouvelles technologies, Madagascar se positionne comme un acteur émergent de la transformation digitale. Cependant, la ministre a mis en lumière un défi majeur : la sous-représentation des données africaines dans l’IA mondiale. « Nos données n’alimentent pas encore les moteurs de l’intelligence artificielle, car elles n’existent pas encore dans les bases utilisées aujourd’hui », a-t-elle expliqué.

  • Face à ce constat, Madagascar s’engage dans plusieurs chantiers clés, notamment :
    L’enrôlement biométrique de la population pour une meilleure identification des citoyens.
  •  La digitalisation de l’agriculture pour optimiser les rendements et atteindre l’autosuffisance alimentaire.
  •  La transformation numérique des hôpitaux pour améliorer la gestion des soins et des ressources.
  •  La création d’une université virtuelle afin d’élargir l’accès à l’éducation supérieure.

S’agissant de l’IA, Madagascar défend une approche éthique, équitable et tournée vers l’intérêt général, en veillant à ce que cette technologie soit un levier de justice sociale, de croissance économique et d’inclusion numérique. Pour la Ministre, il est impératif d’adopter une régulation inclusive, transparente et respectueuse des droits humains. « Nous voulons le progrès, mais pas à n’importe quel prix. Il faut un cadre réglementaire sans quoi l’innovation devient un défi sans fin. », a-t-elle affirmé.À travers cette participation, Madagascar confirme sa volonté d’être un acteur actif et engagé dans la construction d’une intelligence artificielle mondiale responsable, éthique et adaptée aux réalités des pays en développement.

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